Le tourisme d’affaires et l’événementiel: deux domaines qui font la paire

L’organisation d’événements tels les congrès, les conventions d’entreprises vise à déplacer des personnes pour des fins professionnelles. L’attrait d’une ville et son offre culturelle, historique, gastronomique ou architecturale jouent un rôle important dans le choix d’un lieu de congrès ou une réunion professionnelle. L’organisateur d’événement ne doit pas négliger de mettre en lumière les possibilités au plan touristique en marge du congrès (séminaires, salon, lac-à-l’épaule ,etc…). De plus, les centres de congrès et même les municipalités se disputent ces touristes dits d’affaires qui souvent dépensent davantage que les vacanciers. Ils peuvent même offrir des mesures incitatives pour se démarquer de la concurrence.

Le tourisme d’affaires est confronté à un paradoxe. D’une part, les entreprises ou organismes cherchent parfois à réduire les coûts directs de l’organisation de l’événement. D’autre part, le professionnel qui se déplace cherchera souvent à maximiser son expérience dans une ville méconnue. Le tourisme d’affaires est également nommé MICE : Meetings, Incentives, Congrès, Événementiel.

Secteur en croissance au Québec, le tourisme d’affaires fait l’objet d’analyses poussées depuis quelques années. On constate que ce secteur aurait un impact bénéfique de plus en plus important sur les retombées économiques de l’ensemble de la Province. De plus, un article du journal Les Affaires en septembre 2019 relate des estimations de Tourisme Montréal selon lesquelles «14 % des 11 millions de visiteurs qui ont foulé le sol de la métropole en 2018 y étaient pour affaires.» Montréal demeure donc une destination de choix.

Mais il ne faut pas négliger pour autant l’attrait de la ville de Québec pour son cachet historique et les régions qui offrent au touriste d’affaires une occasion inespérée de connaître un coin de pays, sa géographie et ses produits du terroir. L’Association des professionnels de congrès du Québec (APCQ) propose une trentaine de destinations au Québec pour les événements d’affaires.

 

L’importance de la personnalisation de l’offre

Il existe essentiellement deux types de clientèles pour les événements d’affaires: le marché corporatif des entreprises privées et le marché associatif. Ce dernier a souvent un caractère international.

Les touristes d’affaires ont des exigences qui diffèrent de celles des touristes d’agrément. Par exemple, nous savons qu’ils accordent plus d’importance à l’horaire qu’au prix quand vient le moment de réserver leur billet d’avion. Ils privilégient la flexibilité afin de s’adapter aux imprévus lors de leurs déplacements. Alors, en étudiant les besoins uniques de ses voyageurs, une compagnie aérienne peut créer des offres axées sur leurs priorités et  continuellement améliorer leur expérience.

L’organisateur d’événement pourrait établir un partenariat avec l’Office du tourisme local pour explorer toutes les possibilités et bien connaître les caractéristiques de son client. Un congrès international d’infirmières dont les participants sont très majoritairement féminins ne proposera pas les mêmes activités qu’un congrès de maires.

Par ailleurs, un des défis de l’organisateur d’événements est de proposer des activités “mythiques “, par exemple, une soirée en bateau sur le fleuve St-Laurent ou aller à la rencontre des baleines, mais également, tout en demeurant réaliste tant au plan budgétaire que de la logistique. Trop souvent, les touristes internationaux qui ne réalisent pas la grandeur du territoire espèrent visiter les baleines à Tadoussac et les chutes Niagara dans le même week-end (!!) Enfin, parfois l’activité touristique tombe dans la caricature ou le folklore,  ex. le souper à la cabane à sucre, mais au final c’est le choix du client !

Certains lieux d’événements se prêtent bien à une familiarisation aux produits du terroir, soit à l’intérieur même du site de l’événement, soit par des commandites, soit par des coupons rabais pour en acheter chez des fournisseurs -partenaires.

Un aspect à ne pas négliger est celui de la sécurité. L’organisateur d’événements devra informer son client des mises-en-gardes nécessaires relatives à la sécurité concernant les activités touristiques. Trop souvent  des “congressistes” naïfs peuvent s’aventurer dans des quartiers ou des lieux non recommandés. Dans certains cas, lors d’événements d’envergure,  les autorités policières devront être avisées. En guise d’exemple, lors d’un congrès international à Marrakech, les autorités policières avaient “sécurisé” le souk.

Enfin, l’organisateur d’événement qui désire fidéliser sa clientèle doit inclure le volet touristique tant pour les conjoints ou accompagnateurs que pour les participants à son événement. Toutefois, cette dimension doit être adaptée au profil des participants et elle exige recherche et échange. Dans certains cas, le touriste d’affaires voudra des propositions très éclectiques, car il ne veut surtout pas être identifié comme touriste. Un beau défi !

Pour plus de détails sur le sujet, on vous invite également à consulter l’entrevue donnée à Le Devoir par la directrice générale d’OPC Événements, Isabelle Moïse.

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SOURCES